Toxware:
logiciel qui, d'abord attractif, prometteur, rentable, de par son usage, devient avec le temps
plus coûteux et nuisible que profitable à l'utilisateur.
Exemples:
- Une application ludique pour smartphone dont la version initiale est gratuite, mais dont les
messages publicitaires en nombre croissant viennent progressivement perturber l'usage,
accompagnés d'invitations à passer à une version payante pour les supprimer, est un petit
toxware.
- Un anti-virus pré-installé sur un nouvel ordinateur, en redondance avec l'anti-virus standard
du système d'exploitation, et gratuit pendant 30 jours, puis devenant payant sauf à devoir
supporter des invites continuelles ou entreprendre une dé-installation complexe, est aussi un
toxware.
- Un logiciel d'entreprise (gestionnaire de sources, de configuration, d'etl, un compilateur)
d'abord profitable mais dont chaque montée de version de plus en plus complexe suppose
assistance payante et introduit la nécessité de la mise à jour suivante, est un gros toxware.
Terminologie:
Ce terme est une contraction de toxic et de software, inspiré de l'assemblage des notions de
malware (lui même contraction de malicious software) et toxic loan (prêt toxique).
Un prêt toxique est souvent caractérisé par deux périodes de remboursement, la première
produisant l'attractivité du produit, par un taux bas et relativement peu variable, toute la
rémunération du risque étant reportée sur la deuxième période, par des taux variables contruits
sur des formules complexes mettant en jeu des indices multiples, entrainant une rénumération dudit
risque bien supérieure aux standards du marché.
Le toxware fonctionne de la même manière: gratuité ou coût de licence réduit, assistance
généreuse à la mise en oeuvre, tant que l'acheteur peut facilement faire retour arrière, tout cela
correspondant à la première période d'un prêt toxique.
La deuxième période est donc celle des montées des abonnements, des fins de promotions, des
versions imposées, de la nécessité d'un support de plus en plus onéreux.
Cela correspond à "Utilisez dès maintenant, payez plus tard (mais beaucoup plus cher)"
Un malware est un logiciel malveillant par nature, même si rien n'empêche d'en chercher source
de profit en vendant de quoi s'en débarrasser ou s'en prémunir. La frontière entre malware et
toxware n'est pas étanche. La motivation du toxware n'est pas d'abord la nuisance, mais le profit,
il n'est donc pas malveillant par nature, mais il peut le devenir par moyen.
Toutes le notions décrites ci-dessus sont bien connues et ne datent pas d'hier. L'intérêt de ce
nouveau terme encore inconnu de Google à ce jour est de pouvoir caractériser rapidement un
logiciel ou un application intégrant ces procédés comparables aux emprunts toxiques (à la manière
de ce qu'on désiqne par obsolescence programmée dans d'autres domaines).
Martin Depauw, ingénieur en informatiques,
Lyon, 12 novembre 2015.